Dès les débuts de la colonie du Bas-Canada, des esclaves noirs furent acheminés à Montréal. Cet épisode de notre histoire collective illustre bien que les étapes pour arriver à l’affranchissement des êtres humains de race noire furent jalonnées de souffrance et d’une violence physique, psychologique et mentale inouïe. Cette longue marche vers le progrès et vers la réussite collective et individuelle des Noirs – qui dûrent mener des luttes colossales pour surmonter le racisme – a encore des répercussions jusqu’à nos jours.

Cet épisode de notre histoire collective illustre bien que les étapes pour arriver à l’affranchissement des êtres humains de race noire furent jalonnées de souffrance et d’une violence physique, psychologique et mentale inouïe.

Cet épisode de notre histoire collective illustre bien que les étapes pour arriver à l’affranchissement des êtres humains de race noire furent jalonnées de souffrance et d’une violence physique, psychologique et mentale inouïe.

Cependant, le fait que les Noirs, amenés ici par leurs maîtres, aient été vendus en plus petit nombre qu’ailleurs ne rendait pas l’esclavage aussi flagrant et reléguait cette problématique au rang des priorités de second ordre pour le développement de la ville et de ses environs. En raison de cette inaction, on peut dire que l’émancipation des Noirs fut lente à s’organiser et à se concrétiser.

Il est clair que notre passage fut pendant trop longtemps régi par des lois sur la propriété, dans le cadre desquelles les Noirs étaient considérés comme des biens matériels et étaient sujets à des normes extrêmement discriminatoires, ainsi qu’à des châtiments barbares, incluant la torture. On peut cependant affirmer que la vie des Noirs fut intimement liée à celle des riches propriétaires d’esclaves, d’un côté, et à celle des hommes de loi et des politiciens de l’époque, de l’autre. Les abolitionnistes voyaient cette pratique comme une action inhumaine.

C’est vers les années 1897, moment où les entreprises de chemin de fer embauchaient des Noirs canadiens et américains, que la communauté noire s’agrandit réellement. Étant donné l’emplacement de leur lieu de travail, dans le coin Peel, le quartier se
développa autour de la rue Saint-Antoine (aujourd’hui la Petite-Bourgogne), ce qui amena la création du Club des femmes de couleur, en 1902 suivie en 1907 de l’église unie Union. En 1917, l’University Negro Improvement Association fut créée et, en 1927, ce fut au tour du Centre communautaire des Noirs (NCC – Centre culturel Charles H. Este), dont la première campagne de souscription en 1927 fut appuyée par le maire Médéric Martin.

À partir de la Révolution tranquille, la répartition et la configuration de la communauté se modifia, entre autres à cause du Programme de travail ouvert aux femmes noires antillaises entre 1955-1965.

À partir de la Révolution tranquille, la répartition et la configuration de la communauté se modifia, entre autres à cause du Programme de travail ouvert aux femmes noires antillaises entre 1955-1965.

On comprend mieux l’apport d’Oscar Peterson et d’Oliver Jones au jazz dans ce contexte de la période des années 1920 à 1950, où Montréal était considérée comme l’une des scènes de jazz incontournables dans le circuit des grandes villes nord-américaines. Les Count Basie, Duke Ellington et autres grands noms se produisaient dans les clubs les plus réputés de Montréal comme le Rockhead’s paradise ou le Café Saint-Michel. À partir de la Révolution tranquille, la répartition et la configuration de la communauté se modifia, entre autres à cause du Programme de travail ouvert aux femmes noires antillaises entre 1955-1965.

Au printemps 1968, six étudiants noirs d’origine antillaise de l’Université Concordia accusèrent de racisme un chargé de cours de biologie. Selon la plainte qu’ils déposèrent, le professeur attribuait des échecs aux étudiants noirs, sans se soucier de la qualité de leur travail. S’ensuivit ce qui sera connu comme l’émeute de Sir George Williams.

Plus tard, l’arrivée des immigrants haïtiens et, par la suite, des Noirs de tous les pays africains contribua à offrir une vitrine universelle aux points de vue multiples sur la vie montréalaise au cours des 375 années de son existence. La communauté noire de Montréal compte aujourd’hui plus de 200 000 membres actifs dans de nombreuses sphères d’activité de la cité. Pour nos sacrifices, notre résilience, notre vitalité et notre énergie, nous restons solidaires de cette ville unique au monde. En ce mois de l’histoire des Noirs, nous levons notre verre à Montréal, ville du «vivre-ensemble».